L'élection triomphale et éclair du Dr Sidi Ould Tah au poste de Président de la Banque Africaine de Développement, le 29 mai 2025 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en seulement trois tours de scrutin avec un score fleuve de 72,37% des suffrages africains

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Author: Bizredac
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Image: Sidi Ould Tah, neuvième président de la Banque africaine de développement (BAD), élu le 29 mai 2025

 

Histoire et leçons à tirer

Histoire

Le site Le 360 Afrique révèle qu’en 1963, le grand-père maternel de Sidi ould Tah, Mohamed Salem Ould Mkhaïtirat, était l’un des deux représentants de la délégation mauritanienne lors de la création de la Banque africaine de développement (BAD) à Khartoum, au Soudan. Son grand-père maternel fut ministre des Finances, de l’Intérieur et de la Pêche dans le premier gouvernement mauritanien postindépendance.

La Banque africaine de développement a été créée en 1964. Aujourd’hui, elle compte 81 pays membres, dont 54 pays africains. 

Sidi Ould Tah est né le 31 décembre 1964 à Mederdra, dans la région du Trarza, au sud de la Mauritanie. Il a obtenu une maitrise en science économique à l’Université de Nouakchott Al Aasriya. Il est titulaire d’un DEA en économie à l’Université Paris VII et d’un Doctorat, en Science économique, à l’Université de Nice Sophia Antipolis. Un atout de Sidi Ould Tah est qu’il parle plusieurs langues entre autres : le français, l’anglais, l’arabe, le portugais et l’espagnol. Cette compétence peut lui permettre de communiquer efficacement avec un large éventail de personnes et de cultures, ce qui peut être particulièrement utile dans divers contextes professionnels.  

L’élection du président de la Banque africaine de développement s’est passée le jeudi 29 mai 2025, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, au siège de ladite institution. Il y’avait 5 candidats en compétition. 

Au premier tour, Sidi Ould Tah n’était pas le favori du total des votes (33,21%), mais plutôt celui des votes régionaux (47,03%). Il venait en deuxième position des votes totaux, après le zambien Samuel Munzele Maimbo (40,41%) et en première position des votes régionaux (contre 26,57% pour le zambien). Le site Financial Afrik rapporte que le premier tour révèle une polarisation entre actionnaires régionaux et non régionaux. 

Au deuxième tour des votes, des voies se rallient à Sidi Ould TahOuld Tah prend la tête des deux côtés : total des votes, 48,41% et votes régionaux 68,42%. L’Afrique doit choisir son président. 

Avec 76,18 % des voix au troisième tour du scrutin, Ould Tah devance le zambien Samuel Munzele Maimbo, qui arrive en deuxième position avec 20,26 % des voix recueillies, et le sénégalais Amadou Hott, qui arrive en troisième position avec 3,55 % des voix recueillies, selon les résultats officiels. Pourtant, Sidi Ould Tah est le dernier candidat à s’être déclaré. 

L’ancien ministre de l’économie mauritanien, Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement, ce jeudi 29 mai 2025, au terme de 3 tours de scrutin, un record dans l’histoire. 62 ans après, le petit-fils de Mohamed Salem ould Mkhaïtirat, l’un des deux représentants de la délégation mauritanienne lors de la création de la Banque africaine de développement (BAD) à Khartoum, au Soudan, prend les commandes de ladite institution.  Sidi Ould Tah succède à l’ancien président, le nigérian Akinwumi Adesina. Le site Le 360 Afrique rapporte que « Sidi ould Tah a mis l’accent sur ces 10 ans passés à la tête de la Badea. ». Dans sa déclaration de candidature à la Bad, Sidi Ould Tah affirme : « J’ai prouvé mon style de leadership transformateur qui a élevé la banque au rang d’acteur de premier plan dans le paysage du développement africain ». Qu’est-ce qu’il a fait ? La Badea était une institution inconnue des agences de notation jusqu’à son arrivée. Sous sa direction, la BADEA est devenue l’une des institutions la mieux notée du continent après la BAD. Par exemple, la Japanese Rating Agency (JAR) a accordé un triple AAA à la BADEA. Sidi Ould Tah explique : « Je ne suis pas candidat à un poste, mais pour aider l’Afrique à se fédérer autour de cet outil qu’est la BAD, afin d’obtenir plus de résultats, de changer les réalités du déficit de financement, et de relever le défi du chômage. Je veux contribuer à la transformation structurelle du continent ». La situation « peut changer avec la volonté des Africains ». Ses objectifs sont les suivants : « Dans cinq ans, je souhaite que le chômage des jeunes ait été vigoureusement combattu, qu’une plus grande valeur ajoutée ressorte de nos matières premières, et que nos villes africaines soient reliées pour faciliter la mise en œuvre de la ZLECAf. Il nous faudra relever le défi des infrastructures de transport, avec un programme massif de financement ».

Le critère pour remporter l’élection était l’obtention de la double majorité, celle des votes de tous les pays membres et aussi celle des pays africains. Sidi Ould Tah a rempli ce critère en remportant 72,37 % des suffrages africains. M. Tah a rallié les voix de nombreux pays, au fil des tours de vote. Le site Le Monde rapporte que dans ce scrutin, « le poids de chaque Etat actionnaire est pondéré par la hauteur de sa participation au capital de la banque. Les cinq plus gros contributeurs africains : le Nigeria, l’Egypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Maroc, étaient particulièrement courtisés, tout comme les Etats-Unis et le Japon, plus gros contributeurs non régionaux. ». 

Après son élection, Sidi Ould Tah déclare : « Je voudrais d’abord remercier l’Afrique pour la confiance. Je vous remercie pour cette confiance dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l’accompagne ». 

Le nouveau président est attendu par rapport aux promesses de son programme électoral. Il sera confronté à un environnement économique international « chamboulé ». En effet, les Etats-Unis souhaitent supprimer leur apport de 500 millions de dollars au fonds de la banque, destiné aux pays à faibles revenus du continent. Parmi les défis auxquels il devra faire face, il y’a : « la recapitalisation de la BAD pour faire face à l’augmentation des demandes de financement dans un contexte de baisse des aides publiques et d’arrêt de l’aide américaine aux pays africains », la recapitalisation du Fonds africain de développement (FAD) après le retrait américain, la transformation de la Bad, en ce qui concerne la gouvernance de l’institution, le fait de faire en sorte que « les financements de la BAD puissent produire leurs effets dans un continent où les déficits sont criants », et la contribution à l’accélération de la mise en place de la Zlecaf.

A la tête de ce nouveau poste, il devra mettre à profit ses 10 années passées à la tête d’une autre banque, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Cette expérience a grandement contribué à son élection en tant que président de la Banque africaine de développement. Ses résultats sont les suivants : « il a fait passer le capital de celle-ci de 5 à 20 milliards de dollars. Il a aussi multiplié par 12 le volume annuel des approbations et par 8 celui des décaissements, tout en améliorant la qualité du portefeuille de la banque en faisant passer le taux des créances douteuses de 10% en 2015 à seulement 0,4% en 2025. ». L’augmentation du capital se passe respectivement entre 2022 et 2025.

Il faut aussi ajouter le soutien diplomatique des hautes autorités mauritaniennes grâce à l’implication du président Mohamed Cheikh el Ghazouani et une campagne réussie, qui ont contribué à l'élection triomphale du Dr Sidi Ould Tah au poste de Président de la Banque Africaine de Développement. 

En attendant que Sidi Ould Tah ne prenne fonction, ce sera le nigérian Akinwumi Adesina qui assurera la gestion de l’institution jusqu’au 31 août 2025, qui marque la fin de son second mandat.

 

Leçons à tirer

Sidi Ould Tah est un homme d’expérience. Ses dix années à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) ont joué en sa faveur, pour son élection au poste de président de la Banque africaine de développement. 

Il faut retenir que le soutien à l’élection de Sidi Ould Tah en plus de son expérience ont joué un rôle important dans son élection au poste de président de la Banque africaine de développement. En effet, s’il n’avait pas été soutenu, malgré ses années d’expérience, il n’aurait pas eu le poste de président de la Banque africaine de développement.

 

Sources

Image de https://afrique.latribune.fr/decideurs/etats-majors/2025-05-29/sidi-ould-tah-un-doer-elu-president-de-la-banque-africaine-de-developpement-1026163.html 

https://www.youtube.com/watch?v=ghatpESSeuY 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/29/le-mauritanien-sidi-ould-tah-elu-president-de-la-banque-africaine-de-developpement_6609113_3212.html

https://afrique.le360.ma/politique/qui-est-sidi-ould-tah-le-nouveau-president-de-la-bad-et-quels-sont-les-defis-qui-lattendent_DBI7ALWUWNAZ7BPULPXOCPVMNI/

https://www.linkedin.com/company/african-development-bank/?originalSubdomain=fr

https://forbesafrique.com/sidi-ould-tah-une-main-de-fer-dans-un-gant-de-velours/ 

https://www.financialafrik.com/2025/06/04/bad-les-dessous-dun-sacre-recit-exclusif-de-la-victoire-de-sidi-ould-tah-faits-chiffres-et-photos/ 

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